Télétravail. Ces derniers mois on entend ce terme partout et tout le temps. Si depuis plusieurs années le travail à distance connaît un intérêt croissant, la crise sanitaire a été le catalyseur.
En effet, la France a longtemps été en retard s’agissant du recours au télétravail. Mais force est de constater la recrudescence du travail à domicile dernièrement. Si en 2017, 3% des salariés pratiquaient du télétravail régulier, en 2020 ce chiffre monte à plus de 40%.
En matière de télétravail, la France a toujours été dans une situation particulière avant la pandémie. C’est l’un des pays où il était le moins développé. Dans les faits, cette situation s’explique par une méfiance par rapport au travail à domicile. Une idée principale se dégageait : à domicile on est moins productifs.
Or les récents sondages montrent que la productivité n’a pas baissé, au contraire les salariés travaillent plus. D’ailleurs une étude de la Harvard Business School et de l’Université de New York démontre que les salariés à distance travaillent en moyenne 48 minutes de plus par jour.
Toutefois, ce regain de productivité n’est pas sans effet. Les conséquences du télétravail existent bel et bien. Quelles sont-elles ?
Une exacerbation de la souffrance au travail ?
En ces temps de crise, le télétravail s’érige désormais comme norme en entreprise. Si le travail à domicile peut contribuer à améliorer les résultats du travail en matière de qualité et d’efficacité, il va sans dire qu’il est facteur de risques, communément des risques psychosociaux.
Le travail est de nature une activité socialisatrice, se rendre à son lieu de travail c’est rencontrer les autres, collaborer, travailler en équipe. Or le télétravail c’est la transformation de la nature même du travail. Nous sommes coupés des autres, coupés de son lieu de travail, seuls face à un ordinateur. Cet état de fait produit une exacerbation des dimensions les plus délétères du travail. Comment ?
Conformément à la définition, le travail c’est l’ensemble des activités humaines organisées, coordonnées en vue de produire ce qui est utile. Travailler c’est donc se conformer à des prescriptions et à des process.
Travailler en équipe permet de transcender cette dimension avec la mise en place par les salariés de procédures opérationnelles. Le télétravail ne permet pas d’outrepasser cette dimension. Lorsqu’on est en télétravail, nous sommes isolés.
Assurément, un sentiment de perte de sens se crée, la dimension concrète du travail disparaît, pour qui travaille-t-on, pourquoi ? Le salarié livré à lui-même se retrouve dans une abstraction totale.
Dans une récente étude « Confinement, télétravail et comportements addictifs : le point de vue des français ! », le cabinet GEA Conseil a identifié 3 facteurs explicatifs de l’augmentation des conduites addictives : l’angoisse liée à l’épidémie (50%), la perte des repères et changement d’habitudes (55%), et l’ennui (60%).
En outre, selon une enquête du Syndex menée auprès de 700 délégués du personnel en septembre, la majorité d’entre eux estime que la crise a amplifié les risques psychosociaux en entreprise. Voire en a fait apparaître de nouveaux.
De toute évidence, le recours massif au télétravail a augmenté de manière exponentielle les RPS, mais pas que. Le travail à domicile a également d’autres conséquences sur la qualité de vie au travail, notamment sur les TMS en raison d’un manque d’ergonomie.
Des risques de TMS élevés
La conséquence du télétravail porte assurément sur la relation sociale, mais encore sur le poste de travail lui-même à domicile. Les troubles musculosquelettiques ne sont pas apparus avec la crise de la covid-19. En France, ils représentent 87% des maladies professionnelles. Toutefois il est important de souligner qu’à domicile les risques sont plus élevés.
En effet, lors du travail à domicile on a tendance à rester assis plus longtemps, on réduit drastiquement nos mouvements. Une position assise fixe continue génère des contraintes posturales au niveau du dos, du cou, des cervicales… Cette situation a une conséquence immédiate sur notre corps, augmentant les TMS.
La fatigue physique se fait sentir en fin de journée : mal aux cervicales, aux épaules, au bas du dos…
De surcroit à domicile, tous les éléments ne sont pas effectifs, le poste de travail à la maison ne répond généralement pas aux mêmes normes de santé et de sécurité que celles qui s’appliquent dans l’entreprise. Aussi bien en espace de travail suffisant, en implantation et choix des équipements et mobiliers adéquats, qu’en conditions d’aération et d’éclairage satisfaisants.
Selon une enquête réalisée par la BVA sur 1003 personnes interrogés 24% de ceux qui avaient souvent mal au dos, ont plus encore mal à cause du travail à domicile.
Par ailleurs une étude de Santé Publique France sur 3200 personnes ayant travaillé à domicile durant le confinement conclut qu’environ 10% d’entre eux ont développé une lombalgie alors qu’ils en étaient indemnes auparavant.
Visiblement, le télétravail a des conséquences autant sur la santé mentale des salariés que sur leur santé physique. La prévention est impérative. 2J Process vous propose une action concrète et efficace pour améliorer la santé/sécurité en télétravail. Celle-ci passe obligatoirement par la formation et la sensibilisation aux risques. Les détails ici :